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La chute de tes reins
Tu as chuté de tes reins
Vers l’amour de la vie
De ton corps
A mes mains
L’espace s’est tapi,
Ouvre tes bras
Libère les eaux
Dissout les frontières
Qui te lient,
De ton corps
A mes mains
L’espace se réduit,
J’ai chuté sur tes reins
J’ai cueilli
Une fleur
Au creux de tes vallons
Un rêve enfantin :
Cueillir
Ta blancheur.

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G, l’étoile sous la voûte
Sur mes lèvres tendres et rosées
Brulantes comme braises au feu
Au vestibule de mes pensées
Tu déposes un baiser goûteux
Sur mes lèvres tendres et offertes
Tu fonds comme neige au feu
Toute ta chair me dit : ‘Certes !’
Mais ton esprit résiste au mieux
Sous mes lèvres tendres et ouvertes
Tu cherches l’étoile sous la voûte
Brûlant, tout mon corps est en alerte
De ta chair, je ne suis pas absoute
En mes lèvres tendres et humides
Existe une illustre clef de voûte
S'offrant entière à ton bois torride
Et dans ta chaleur, elle est dissoute
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La vertu ose
Dans la forêt ou dans la plaine
Je connais bien ton rameau,
Je l’ai gravi de bas en haut,
Gravi jusqu’à perdre haleine.
Devant les cèdres ou les sapins
Je connais bien ta liqueur,
Je l’ai accueillie dans mon cœur,
Quelque fois tenue dans mes mains.
Dans l’obscurité, le marais humide,
Tel un explorateur, un aventurier ;
Les zones inconnues tu as exploré,
Les changeant en désert torride.
Dans les montagnes, sur les monts ;
Tu connais les chemins, les sentiers
Pour atteindre les sommets dorés,
Puis replonger encore plus profond.
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Etreinte
Son corps, encore sous mes mains,
Parcourant
Ses courbes et ses angles,
Aux confins
Du souvenir, aux confins des méandres.
Ses lèvres, encore sur les miennes,
Goûtant
Des sentiers familiers,
Déposant
Telle une reine, des baisers par milliers.
Des pleins et des déliés, d’en haut
Le dénivelé,
Des gestes et des mouvements
Dans la vallée,
J’aimais, comme on se doit d’aimer.
Sur les plateaux, sur les hauteurs,
Mes doigts
Se perdent dans les herbes hautes,
Savourant lentement
La douce bruyère de mon hôte.

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Le radeau médusé
Lui :
« Tel un radeau médusé devant les plages de ton corps
Je voudrais me voir accoster aux docks goûteux de tes ports,
L’estuaire de tes hanches accueille mon navire brûlant
Tel le delta de ton sexe exposé aux vents pourléchants »
Elle :
« Les cordages de ton mât phallus, vibrent et claquent à mes mains
Elancés vers les cieux, ils chantent aux vents jusqu’au matin,
La vigie rouge et ronde, gorgée de vin et d’impatience
A la vue de mes seins nus, criera : « Terre d’abondance ! »
Tu t’échoues mollement sur mes songes ensablés et blancs,
Ton navire abandonné garde mon ivresse jalousement,
Sur les rivages de mon cœur les grains de ma peau dorée,
Glissent entre tes mains roulant vers une mer abandonnée
Qui tente de calmer le feu de mon ile incendiée,
Dévorant avec ardeur tout vêtement qui voudrait m’habiller »
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Andromaque
Je suis à ta merci
Belle et douce Amazone,
Chevauche-moi, je t’en prie
Mon corps est tel un trône.
Les bras tout en croix
Je suis sacrifié sous ton corps,
Mon sceptre tout de bois
Résiste toujours et encore.
Tempête ! Sous tes ondulations
Mon esprit quitte le rivage,
Sous ma ligne de flottaison
Sur mon récif tu fais naufrage.